lundi 24 novembre 2008

Inédit

Les victimes décédées et donc leurs familles sont toujours logées à la pire enseigne. alors que les victimes blessées ou victimes de dégats matériels pourront se constituer partie civile jusqu'au procès (et même jusqu'à la fin du procès), les familles de victimes décédées sont obligées de faire une action judiciaire spéciale pour se constituer partie civile et doivent verser une consignation. Non content de cela, le Juge au lieu de fixer une consignation symbolique pour alléger le fardeau de ces victimes, fixe à la somme habituelle (ni plus ni moins, comme tout le monde, comme n'importe quelle affaire où une personne saisit directement la justice) de 750 euros le montant de la consignation, la caution, qu'il faut verser dans ce type de procédure. 750 euros, ce n'est pas grand chose, mais c'est beaucoup à la fois : d'abord c'est beaucoup pour des familles qui n'ont rien demandé, qui sont dans la peine et le deuil, et qui doivent réparer une omission de la Justice qui les a omis de l'Ordonnance de renvoi qui saisit le tribunal. Ensuite, c’est injuste : Il manque deux morts au procès ; sur les 31 officiellement recensés et reconnus par tous, il n'y en a que 29 qui sont cités dans l'Ordonnance. C'est donc mathématique : il en manque deux. Va-t-on faire le procès sans eux ? Tant pis pour ceux qui ont été oubliés parce qu'ils sont morts quelques jours après et non le jour même? Ils n'auront pas de procès? Ils en demanderont un plus tard, pour eux seuls? Il fallait bien réparer cette erreur de la Justice n'est ce pas? Et bien pour les punir de ce culot, 750 euros, pas de quartier !L'Association de Familles Endeuillées prend très au sérieux cette décision incompréhensible qui marque une méfiance totalement injuste et inhumaine envers les victimes les plus touchées de la catastrophe.

jeudi 20 novembre 2008

L'attitude scandaleuse de la Société TOTAL

APPEL A LA MOBILISATION


La Société TOTAL a transmis au Ministère de la Justice le bilan des victimes décédées de la catastrophe AZF : 31 morts. Or, dans le procès pénal qui s’annonce pour le 23 février, ne figurent que 29 personnes décédées au titre de ces victimes. Les deux personnes manquantes doivent donc être ajoutées dans le but d’une ouverture de procès conforme à la réalité. La Société Total refuse de régulariser cet oubli du Juge d’Instruction volontairement. Elle oblige les deux familles concernées, déjà accablées par la perte d’un être cher, à faire une procédure spéciale et à signifier par huissier les pièces du dossier que Total possède déjà, ce qui entraîne pour eux un coût en frais d’avocat et en frais d’huissier. Or ces frais sont totalement inutiles, la Société Total a reconnu qu’il y avait 31 morts dans le cadre de la catastrophe AZF et pourrait parfaitement régulariser cette situation en évitant aux familles une épreuve supplémentaire. La Société Total aborde le procès qui va venir de manière cynique et méprisante à l’égard des victimes.

Nous en appelons de plus fort à la mobilisation générale en vue de ce procès: les pratiques de la Société Total doivent être connues des français et de tous les citoyens qui croient dormir tranquille à côté de sites SEVESO gérés par cette société qui se comporte de manière totalement déloyale : après l’explosion, une pseudo- commission d’enquête interne est intervenue et a fait disparaître certaines traces de la piste chimique en bouleversant totalement l’état des lieux et en empêchant les enquêteurs de pouvoir procéder aux constatations utiles. Elle clame aujourd’hui que cette piste chimique n’est pas possible alors qu’en réalité ce sont les membres de Total qui ont en ont été persuadés le premiers mais qui se sont dépêchés d’en faire disparaître les premières traces. Aujourd’hui, la Sté TOTAL agite, par voie de presse interposée, à nouveau la piste de l’attentat dont elle prétend qu’elle n’a pas été investiguée pendant l’instruction, alors que des centaines de demandes d’actes ont été déposées par les Avocats de TOTAL et pratiquement toutes suivies par les Juges d’instruction qui ont demandé des complément d’enquête qui n’ont jamais rien donné. Il est tellement facile et démagogique de ressortir cette piste de l’attentat pour tenter de retourner la peur contre d’autres alors que c’est Total qui est la source des négligences et de l’explosion qui s’est produite.

Ce système de défense est inacceptable. TOTAL agit comme un vulgaire petit délinquant qui essaierait de nier, même pris la main dans le sac. Mais de la part de TOTAL, d’une société qui est très liée à l’Etat Français, et qui gère de nombreux sites industriels sur tout le territoire français et à l’étranger, ce cynisme et cette déloyauté doivent être dénoncés avec force et vigueur. Les victimes sont là pour le faire aujourd’hui et elles le seront pendant tout le procès. Nous en appelons à la mobilisation de tous pour nous soutenir dans une épreuve qui s’annonce extrêmement difficile et rendue bien plus difficile encore par l’attitude de la Société TOTAL.

La présence de tous ceux qui le peuvent au procès s’impose : c’est un acte citoyen, un acte qui manifeste l’intérêt des toulousains et de tous pour une affaire d’une gravité exceptionnelle et qui nous concerne tous.

Au-delà d’une présence dans la salle du procès, ceux qui ont été victimes, même déjà indemnisées, peuvent se constituer partie civile pour soutenir l’accusation, être partie au procès lui-même, et demander la vérité et la sanction des fautes commises. Notre Avocat Me Stella Bisseuil, peut représenter sans frais toutes les victimes qui souhaitent faire cette démarche.